What is a man? A miserable little pile of secrets.

Shamash ne pouvait qu'être un homme simple, il se contentait simplement de ce qu'il y avait de mieux dans le monde et de plus encore. C'était là non pas un luxe mais un devoir, l'exigence ultime que se devait d'avoir un prédateur comme lui. Les hommes n'aspirant qu'au confort, ne recherchant pas au delà du minimum, se contentant de ce qui leur était donné n'étaient que des herbivores, des êtres simplement bons à servir, à être dévorés par les lions. Il était incapable de retenir le nom de tels individus, ils n'avaient aucun intérêt, n'avaient au final aucun véritable visage non? Comme ces figures quelconques de personnages apparaissant dans les romans, ne servant qu'à faire avancer l'intrigue. Des êtres sans importance. Ensuite venaient ceux cherchant la perfections, les êtres les plus divertissants de la création, croyant rechercher l'absolu, la vérité, l'immortalité ou qui sait quelle fadaise. Ils ne pouvaient qu'êtres divertissants, car peu importait, à l'instant ou ils parvenaient à leur fin ceux ci n'était plus que des statues, des tentures et des livres d'histoire. Parmi eux, ses préférés n'étaient autre que ces individus recherchant la richesse, ces êtres avides qui étaient capable de le regarder avec jalousie sans comprendre ce qu'ils contemplaient, les plus amusants.

Mais, au sein de ces êtres si faillibles pouvait se trouver parfois de petites merveilles, des individus si avides que rien jamais ne pourrait étancher leur soif. Ceux là, il ne pouvait qu'éprouver tendresse et curiosité à leur égard, car parmi eux se cachaient peut-être ceux qui pouvaient s'avérer dignes de lui, qui auraient le potentiel de se trouver à ses côtés. Mais voilà toujours la déception. Car tel est le fléau de Shamash, sa foi en l'humanité, sa capacité à croire qu'il existe suffisamment d'hommes et de femmes si fous qu'ils désirent s'élever au delà du jardin terrestre, voguer vers les étoiles quitte à se brûler. Non, ces êtres si rares, qui semblent ne pas exister et que Shamash recherche sont bien trop rares, bien trop uniques. Combien de fois a t-il eu l'espoir d'en rencontrer un, pour finir par être déçu, par se lasser? Trop, mais pas assez non plus. Ainsi donc la lassitude, l'ennui et le dégoût du genre humain pourrait aisément se lover en son cœur, prendre racine et le dévorer s'il n'avait pas trouvé certains capable de tromper ses attentes, de les décevoir dans un sens inattendu. La surprise et l'inconnu allègent le fardeau de l'ennui alors qu'un ami se trouve à vos côtés non?

Que reste t-il alors face à la vanité de l'existence de l'homme? Si faible et misérable? Que reste t-il à Shamash lorsqu'il contemple ces sinistres champs de ruines de l'âme? Le jeu de l'esprit et du corps, l'exigence absolue à son égard avant tout. Et ainsi aime t-il à passer le temps par les jeux du pouvoir, de l'intrigue et du complot pour se divertir, pour contempler ces êtres vains. Qu'il est amusant de voir les chiens se battre dans la fausse, qu'il est encore plus amusant pour un temps de se joindre à eux. Pour un temps, avant que la colère et le mépris ne resurgissent et le désir irrépressible de mettre fin à cette mascarade. D'une manière ou d'une autre. Richesse ou pouvoir sont des distractions vaines, de fausses idoles et de fausses aspirations. Un opium par instant nécessaire.

Alors, seule la chasse, le plaisir de la traque et de l'affrontement, de la victoire et de l'art reste. Des actes à l'accomplissement pouvant s'avérer une tache bien rude. A la récompense éphémère, à la valeurs ainsi inestimable. Car il ne peut les posséder véritablement; ainsi est la grandeur, ce qui lui échappe, ce dont il ne peut s'emparer. Il aurait pu être roi il n'en doute pas un seul instant. Mais que d'ennui, que d'obligations qui se mettraient en travers de son chemin. Non, il est bien mieux de laisser cela à son aîné, lui qui semble investis par ce devoir futile est inutilement fatiguant.

Alors le voici montrant son visage à tous sans aucune hésitation, sans aucun doute. Fier, orgueilleux et arrogant aux yeux du commun des mortels. Se vautrant dans le stupre et la luxure, dans le plaisir hédonique, dans la vanité de l'existence. Ainsi avance t-il en prédateur, en guerrier et général. Qu'ils voient tous en lui un tel homme, qu'ils le dévisagent avec colère, crainte, envie ou dégoût. En attendant, Shamash continue sa quête, par delà le jour et la nuit, aiguise t-il son esprit et son corps autant qu'il le peut, autant qu'il le doit. Et ainsi fera t-il voguer l'Humanité par delà la mort et l'enfer, à travers les étoiles.

What is a man? Torn from flesh and bone of pain.

L'odeur âcre et entêtante de l'ambre brulée par le charbon se mêlait au parfum musqué et aigre de la sueur, au vapeurs âpres et enivrantes du vin aussi sombre et épais que le sang. En cet instant de vacuité, sur son corps dénudé, au hale léger, ressortaient des marques d'un rouge digne du rubis, les tatouages traçant sa musculature se dévoilant sous la chaleur étouffante. Il était inévitablement impressionnant, dépassant le mètre quatre-vingt, ses muscles sculpturaux, son attitude détendue dégageant une aura paisible et, pourtant dangereuse. Il était possible de voir quelques cicatrices, toile marbrée presque invisible, recréées dans une symétrie parfaite pour chaque marque qu'il arborait, tels des ornements primaires et sauvages. Il aurait pu n'être qu'un individus massif, mais sa stature était puissante, leste, élégante et racée, la posture d'un prédateur, sauvage et étrangement civilisé à la fois.

Ses mains habiles s'offraient le luxe d'une manucure parfaite, à ses poignets de simples bracelets d'or, sans véritable décoration, à son biceps gauche un large cercle lui aussi d'or et sans aucun ornement, un travail brut, presque humble. A son coup un collier d'anneaux d'or et d'ambre à l'esthétique sauvage. Et enfin, à ses oreilles des boucles au bout desquelles étaient suspendus de fins cylindre, encore une fois d'or. Des marques de richesse à la fois incontestables et gracieuses. Et pourtant primaires, ajoutant à cette esthétique cet aspect encore une fois sculptural qu'il arborait avec la plus grande simplicité, avec le plus grand naturel. Au sol gisait l'humble toge de lin ivoire ainsi que l'écharpe de soie pourpre qu'il avait l'habitude de nouer autour de sa taille. Surprenant mélange d'abondance et de simplicité.

D'une de ses mains, ferme et gracieuse il porta à sa bouche un gobelet d'or contenant le sombre rubis, épais et capiteux de ses vins que l'on devait normalement mêler à l'eau, pour ne pas être submergé par ce gout puissant, cette texture accablante pour le palais de l'homme. Ses lèvres alors teintées du pourpre obscur, si proche du sang possédaient la finesse des princes, et le sourire futile de celui qui ne s'interdit aucun plaisir. Tel le lion ayant dévoré sa proie semblait-il ensanglanté. Ses lèvres qui en d'autres temps pouvait dévoiler un sourire carnassier, se figer en une moue furieuse et mécontente ou, tout aussi bien ne laisser transparaitre aucune émotion selon l'instant, selon le désir et l'humeur. Son visage s'ornait des mêmes traits, fin et distingués, raffinés. Et pourtant sauvages et primales dans le même instant.

Il ouvrit alors ses yeux. D'imperceptibles traits de khôl ornaient le dessous de ceux ci, rehaussant son regard, le rendant plus profond qu'il ne l'était déjà naturellement. Des yeux tels deux rubis étincelants, et quiconque osait se plonger dans ceux ci pouvait alors contempler le brasier glacial et sauvage que son âme couvait. Une intelligence prédatrice émanait alors de lui, donnant l'impression d'un orgueil absolu et sans limite, d'une absence totale de limite, audacieuse. Cet effet était amplifié par la pureté de son regard, sa vivacité et sa clarté, tel un miroir sanguinaire plus pur que l'eau de la source de la plus haute des montagne. Un océan d'émotions en furie ne semblant jamais être apaisé. Et à cela venait enfin s'ajouter la dernière touche, celle qui rendait ces yeux à la fois sublimes et terribles. Des pupilles fendues du noir abyssale des plus grands prédateurs. Une pureté animale et bestiale qui l'était sans doute bien trop, la marque dangereuse d'un être né en Xantu.

What is a man? A tale of dream and delusion.
Dangereux, ainsi Shamash est-il réputé avant tout. Individu intelligent et talentueux, versé dans bien des domaines. Pourtant, il est pourtant impossible d'oublier que le frère du roi de Xantu est individu s'adonnant aux jeux de l'intrigue et du pouvoir, du complot et de la manipulation, se délassant dans tous les plaisirs possibles et imaginables, disparaissant dans des chasses improbables. Des chasses au monstre mais parfois, des chasses à l'homme. Non, le prince qu'est Shamash est un élément dangereux dont bien des individus se passeraient si, celui ci n'éprouvait pas un désintérêt profond à l'égard du trône et, dont d'autres se passeraient bien pour cette raison. Il est une seule chose ou le général de Xantu est fiable, mais non pas moins dangereux, l'armée. En effet, celui ci en trois années a obtenu la réputation d'avoir modernisé celle ci, de l'avoir rendu plus efficace, quelque chose qui n'est par la même occasion pas forcément source de quiétude pour les ennemis du roi Ragts. Car, ne se contentant pas de simplement de tenir dans sa paume l'armée de Xantu et de la diriger d'une main de fer, les soldats en sont venu à éprouver un respect incontestable à l'égard de leur général, un respect flirtant dangereusement avec le culte de la personnalité; car le voilà aussi, guerrier implacable et sans pitié mais méprisant la cruauté et respectant le talent. Encore quelque chose pouvant faire grincer des dents les ennemis du prince.

-Ne trouves tu pas ça fascinant Saya?
-De quoi mon prince?
-Oh s'il te plais, arrêtes avec ça, tu aimes tant m'appeler par ce titre ridicule?
-Ta réaction est toujours aussi plaisante à ce mot mon prince.

Sur ces paroles il fit courir un de ses doigts le long du dos de son amante, suivant le tracé de sa colonne, lui arrachant un soupir de plaisir au contact de son ongle. Tous deux ivres de vin et d'opium mais pourtant incapables de sombrer dans le lourd sommeil tourmenté des songes hallucinés. Non, cela faisait bien longtemps qu'ils avaient atteint dans ce domaine un stade supérieur, que le sommeil dans ces instants leur était interdit. Et ainsi à présent vivaient-ils un songe éveillé ou rêve et réalité se mêlaient dans une danse exaltante ou le temps n'avait plus aucune importance, ou la logique était abandonnée, ou seuls les plaisir de la chair et de l'esprit avaient de l'importance. Il sentit ses ongles labourer la chair de son dos alors qu'il l'investissait de tout son corps et de son âme, il la mordait en échange, jusqu'à goûter son sang tandis qu'elle laissait un soupir de plaisir et de souffrance au même instant.

-Mais... qu'est qui est... fascinant Shamash...
-Les rois et les dieux... les cristaux.

Il fit courir ses lèvres le long de son épaule, remontant le long de sa gorge pour enfin capturer celles de sa partenaire, l'empêchant de parler par la même occasion. Il n'avait pas besoin d'entendre autre chose que ses soupirs lascifs, il savait ce qu'elle voulait dire, elle voulait savoir ce qu'il entendait par ses paroles. Mais il n'en avait pas besoin, il ne le voulait pas, elle parlerait quand il la laisserait s'exprimer. Ses mouvements se firent plus lents alors qu'il lui faisait goûter le gout de son propre sang. Ils se connaissaient parfaitement aussi bien physiquement que mentalement et, il savait qu'en cet instant Saya se trouvait sur les rives de l'extase, sur le points de sombrer mais n'y parvenant pas encore malgré elle...

-Que savons nous des dieux? Pourquoi sont-ils... forcément mauvais alors que... s'ils sont des dieux nous ne... pouvons les comprendre... entièrement. Car ils... asservissaient... l'humanité ou car ils... étaient source de peur et... terreur? Que sont les... rois et... cristaux alors? Le culte des cristaux... le respect pour les rois?

Depuis combien de temps réfléchissait-il à cette question. Réflexion sans importance. Mais parler de respect pour la royauté... Cela était ironique quand ces mots étaient adressés à celle qui, quatre ans plus tôt s'était offerte à lui dans le seul but de pouvoir l'assassiner, de mettre fin à sa vie pour démontrer que les rois n'étaient que des hommes comme les autres. Malheureusement, ou heureusement, pour Saya, Shamash n'était pas un simple humain, il était un prédateur, il dévorait qui il désirait dévorer, rien ne l'arrêtait. Et ainsi était-il parvenu à percer le voile de celle qui voulait prendre sa vie. Quelle idée saugrenue, tenter de l'assassiner lui... Mais quelle idée agréable que la raison de cette volonté. Aucun désir de vengeance ou aucune haine, le simple gout du défi.

Il avait alors fait la chose la plus logique à faire à son égard, il l'avait fait sienne, elle avait rejoint le rang de ses possessions, ne s'y était même pas opposée. Il aurait préféré voir plus de résistance mais, pour la première fois de sa vie il avait obtenu quelque chose, et n'avait pas été satisfait de par le fait de l'obtenir. Lui qui se lassait si vite, à l'instant ou ce qu'il saisissait devenait sien, le voilà qui s'était retrouvé insatisfait, lésé par cette abandon sans lutte. N'allez cependant pas penser qu'il était question de sentiment, Shamash ne s'était jamais vraiment laissé guidé par son cœur, il refusait d'être esclave des sentiments depuis toujours. Lui le second prince, celui que tout le monde avait toujours regardé avec inquiétude, les figurants craignant qu'il ne désir un trône bien trop petit et inconfortable.

Et voilà que le prince avait enfin trouvé quelqu'un digne de l'accompagner, pour la première fois de sa vie. Et ainsi avait-il fait preuve de générosité à l'égard de cette femme, l'avait autorisé à se tenir à ses côtés, un pas derrière lui. Elle n'était pas une amie, ne mélangez pas les chose. Une oreille pour écouter ses pensées, un esprit pour converser, un bras pour agir à sa place, des lèvres pour partager les plaisirs de la vie oui. Mais pas une amie. Non, c'était bien plus tard qu'il allait rencontrer son seul ami, un être en dehors des normes, quelque chose d'inhabituel.

Lors d'une chasse ou il ne savait pas quelle créature il traquait, s'il s'agissait d'un être humain ou d'un monstre, il avait pisté sa proie pour la trouver. Cet homme surprenant qui n'avait semble t-il aucun véritable désir, qui se contentait de vivre à sa guise. Ils s'étaient affrontés, mettant leur vie en jeu et pourtant, aucun des deux n'avait cédé un pousse de terrain, aucun d'eux n'était parvenu à prendre le dessus sur l'autre. Dans l'esprit de Shamash, il avait toujours été impossible que quiconque puisse le vaincre, non pas uniquement pour une raison de force mais, aussi pour une question d'esprit. L'homme qu'il était ne s'était jamais contenté de la force et de la maitrise, il ne combattait jamais sérieusement sans hésiter à user de tout ce qu'il avait en sa possession. La noblesse et l'honneur se trouvaient aisément dans les cimetières, faisaient le terreau parfait des pions les plus simples à manipuler.

Non, pour la première fois de sa vie il avait trouvé son égal. D'aucuns penseraient aisément que, Ragst, le frère de Shamash ouvait être son égal, mais pas aux yeux du général de Xantu. Non, le roi était l'esclave de son pays, il le servait et veillait sur lui. Comment pouvait-il voir un égal dans un homme au service d'autres hommes? Shamash n'était pas devenu général pour protéger son frère, il ne l'était pas non plus devenu pour gagner plus de pouvoir. Il était devenu général car il le désirait, car cela l'amusait. Et voilà qu'un jour il était tombé face à un individu qui, non content d'être libre s'était avéré son égal. Un ami...

Il revint à lui, les vapeurs de l'opium, le gout de la sueur et du sang emplissant sa bouche, s'éveillant d'un songe pour commencer à sombrer dans l'extase avec sa partenaire. Les divagations suffisaient pour aujourd'hui, l'heure était au plaisir pour l'instant.


***


-Je vais vraiment devoir finir par mettre la tête de ceux qui veulent se débarrasser de moi au bout d'une pique devant le palais si ça continue...
-Et vous dites ça alors que vous êtes désarmé? Mon princ...

L'homme n'eut pas le temps de réagir que déjà une lance se plantait dans sa cuisse et que dans les mains de Shamash ses deux lames apparaissaient, l'espace derrière le général semblant se distordre tandis que divers armes semblaient surgir de nulle part, prêtes à perforer leur cible avec cruauté. Sa démarche était titubante, ivre semblait-il. Le prince savait qu'il ne pourrait pas se abttre dans un état d'ivresse si l'assassin était véritablement entrainé et, préparé à l'affronter; ainsi avait-il arrangé cette mascarade, créé une ouverture à l'homme pour pouvoir s'en débarrasser avant de pouvoir véritablement boire. Ses lèvres étaient figées dans une moue méprisante mais, ses yeux eux avaient la lueur furieuse et prédatrice des jours de mauvais augure. Puis ce fut deux épées, une dague, et un javelot qui vinrent se planter dans les jambes de l'homme, dans son bas ventre, dans son épaule droite.

-Bâtard. Qui t'as dit que tu avais le droit de parler? Tu devrais à peine avoir le droit de respirer en ma présence. Quoi? Miser sur le fait que je sois ivre et n'arrive pas à user de mon don? Que je soit incapable de me battre moi même? Je ne suis pas un vulgaire macaque, mes capacités sont peut-être diminuées mais, des bâtard comme toi n'ont même pas la dignité de savoir jauger leur cible. En plus de croire que tu peux tenter de lever la main sur moi, tu oses m'appeler prince? Je suis le général de Xantu, pas une danseuse. Alors ai au moins la dignité de mourir sans trop souiller mon tapis de ton sang.

Ses deux lames se réunirent et, se saisissant d'une flèche dans son trésor il arma son arc. Prenant le temps de viser, il en profita pour contempler le regard de l'homme qui était incapable de bouger et, se vidait de son sang. Cette lueur de colère, de désespoir et d'incompréhension restait toujours aussi délicieuse. Et ses doigts relâchèrent la corde de l'arc, la flèche s'enfonçant dans la tête de l'assassin qui s'effondra au sol, sans un bruit. Dans le même mouvement les armes disparurent, retournant au sein de son trésor alors qu'il allait et se servait une coup de vin avant de se laisser aller dans un fauteuil. Que cela était lassant, combien avaient répété les mêmes erreurs? Au bout du dixième il avait arrêté de compter, rien d'anormal à ce qu'il y ai des tentatives d'assassinat à l'égard d'un prince.

Depuis combien de temps jouait-il ce jeu? Depuis plus de dix ans, depuis qu'il avait onze ans. Il se souvenait encore de la première, le gout ferreux du sang dans la bouche, les pulsions de morts, la satisfaction enivrante. Ses mains tachées par le sang de son assaillant. La sensation de brulure au torse ou coule encore une fois ce même mot, sang. Il n'avait alors que onze. Il avait déjà onze ans plutôt. Les comploteurs avaient cru qu'ils pouvaient se permettre de ne pas agir plus tôt. Regrettable erreur. Auraient-ils tenté la même chose avec son frère, ils auraient peut-être eu plus de chance. Peut-être. Car l'instinct de Shamash était meurtrier, peut importait son âge, il attaquait par nature pour tuer, mutiler ou mettre à terre. A cette époque, l'assassin avait fait une seule véritable erreur, il n'avait pas empoisonné ses armes.

Cependant, Shamash ne pouvait plus se permettre de faire comme avant, de laisser les commanditaires vaquer librement. Non, à présent il était général de Xantu, depuis trois ans il réformait l'armée, la transformait et la modernisait. Il avait commencé à faires des soldats de Xantu des êtres humains décents et, ne pouvait se permettre de s'arrêter en chemin, de se laisser retarder. Il allait donc devoir lancer une nouvelle chasse. Voilà qui tombait bien d'ailleurs, l'ennui commençait de nouveau à s'emparer de lui, passer le temps ainsi serait joindre l'utile à l'agréable. Et cette fois ceux qui croyaient pouvoir l'atteindre verraient leur tête finir au bout d'une pique en guise d'exemple.

Qui pouvait bien vouloir sa mort? Un certain nombre de personnes à vrai dire. Il préférait se dire que son frère n'en faisait pas partie, cela aurait été peu judicieux de sa part. Après tout Shamash veillait sur son frère même s'il n'en donnait pas l'impression, il tenait ce que celui ci reste roi pour que, lui soit épargné les complications de la royauté. Il était entre autre un guerrier mais, pas un roi; son père s'était assuré que le petit frère n'ai pas ce désir. Et il n'y était pas parvenu, Shamash n'avait pas eu besoin de son influence pour faire ce choix à vrai dire. Alors qui? Peut-être un peu trop d'individus pour être honnête. Mais qu'y pouvait-il si, au jeu des intrigue il n'aimait pas achever ses adversaires pour les contempler se relever? Un plaisir qu'il ne pouvait plus se permettre d'avoir semblait-il.

Il jeta un regard ennuyé au cadavre qui gisait sur son tapis, laissant échapper un soupir contrarié. Quelle pitié, même mort cet homme devait l'importuner en souillant son tapis. Un mort sans aucune décence, il allait falloir changer le tapis à cause de lui maintenant...