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 Azarius [prédefini] - Terminé

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Norwen
Azarius
Azarius
Messages : 12
Nation : Norwen
Don : Régénération
Date d'inscription : 11/07/2015

Azarius [prédefini] - Terminé Empty
MessageSujet: Azarius [prédefini] - Terminé   Azarius [prédefini] - Terminé EmptySam 11 Juil - 19:29



AZARIUS ZEV

Nom: Zev
Prénom: Azarius
Surnom: Le "Héros de Withering" pour les ignares, le "Héros de Shreim" pour ceux qui le connaissent
Âge: 28 ans
Orientation sexuelle: Prohibée
Nation: Norwen
Emploi: Chasseur de montres, Monstrologue
Don naturel: Longévité accrue
Comme la plupart de ses congénères nés dans les provinces de Norwen, Azarius a la chance de bénéficier d'une durée de vie bien plus longue qu'un homme est supposé avoir. Cela s'exprime notamment par un aspect juvénile en contradiction avec son âge chronologique dans la mesure où il approche la trentaine.
Don individuel: Régénération organique
C'est une chose prodigieuse que le don d'Azarius. Il possède la faculté de reconstituer ses tissus organiques, entendons par là tout ce qui compose son corps : squelette, muscles, organes, épiderme, ...
De fait, il serait immortel si ce privilège n'exigeait pas certaines limites : des effets secondaires tels que la faim, la soif et la fatigue fustigent le corps d'Azarius de manière proportionnelle par rapport à l'usage de son don. Si l'on en croit la célèbre formule "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme", Azarius doit donc absorber de l'énergie et de la matière pour pouvoir assurer le processus. Si les stocks sont naturellement élevés chez lui, ils ne sont pas infinis et il arrive qu'il ne puisse plus se reconstituer. Cependant, son organisme, par instinct de survie, est capable de se mettre en veille sur une certaine période puis de se réveiller après coup, faisant passer Azarius pour mort, et lui permettant à terme de pouvoir retrouver de quoi se régénérer une fois la situation plus stable. Un mécanisme de défense très intéressant. Aussi, puisque ce phénomène l'éprouve, il doit se préserver au maximum pour ne pas s'écrouler de fatigue et être capturé vif.
Il existe d'autres faiblesses encore : en l'occurrence, son système ne répare pas ce qui est cassé, à moins que l'os ne fusse remis à sa place et que son corps eusse jugé nécessaire de reforger le cartilage en conséquence. Il régénère. Ce qui veut dire, pour l'anecdote, qu'Azarius s'est déjà retrouvé, après une âpre bataille, avec l'avant-bras à l'envers. Régénéré, mais pas remis à sa place.
Enfin, la régénération ne le protège pas de la douleur, et cela joue énormément sur son aspect psychologique. Il faut imaginer le poids du supplice lorsqu'un corps tout entier est ravagé et qu'il ne meurt pas.
En définitive, ce don est aussi incroyable qu'il est effroyable.
Arme: Deux guns qu'il faut recharger à chaque tir et quelques couteaux.



your being

Ton physique:
Sur sa petite tête d'enfant le soleil a jeté sa couleur souveraine : des mèches d'or foisonnent, charmante chevelure, et s'échouent avec une élégance suprême sur un front mince et lisse comme celui d'un quidam. Cette couronne d'or superbe surplombe un faciès avec une poétique royale, s'étendant en longs vers fins et subtils, doux et merveilleux. Ils se bataillent ça et là, dans le remous des indisciplinés qui les écarte, comme dans la propagande de la brosse qui les cadre sans cesse, pour s'allonger au-dessus de ces yeux fauves qui te fixent en te pénétrant.
Oui, c'est toi qu'il guette. Il te jette un regard glaçant, figeant ses iris avec cette assurance bien particulière que seuls les faucons, épiant à des kilomètres à la ronde, peuvent se permettre. De l'azur dont il est le fils, il peut tout voir. Il trône. Qui est-il ?
Ce regard a quelque chose du divin, quelque chose qui te dépasse. Quelque chose qui pousse à la soumission, quelque chose du prestige qu'on veut t'ôter. Il est aussi splendide qu'il est insultant, car il remet en question tout de ta grandeur et de ta dignité. Il te provoque. Cela te fait bouillir de l'intérieur, et ton estomac se noue, prisonnier du calvaire, et t'accable. Quel est donc ce sentiment d'infortune qui t'envahit ? Serais-tu en train de douter de toi-même ? L'autre t'observe avec une allure de noblesse, te surveillant comme si tu n'étais qu'un vaurien, un amuse-gueule, une demi-portion. Qu'est-ce que c'est ce cirque ?
Il n'a pourtant rien d'un surhomme. Il est de moyenne charpente, pas très épais, pas très inquiétant. Toutefois il a une tenue, et cela contribue à te crisper davantage. Il est distingué, souple. Tu sens qu'il a une certaine agilité, et à sa tenue, à ses courbes, il transpire l'acrobatie, la voltige, la vrille et le grand écart. Et pourtant il est grand, et c'est peut-être ce qui fait cet effet troublant. Il est rare que quelqu'un d'aussi grand fasse deviner tant de possibilités gymniques. Il n'a rien d'herculéen, rien qui de sa constitution puisse susciter une certaine supériorité, mais c'est ailleurs qu'il puise son aura de patriarche militaire : c'est le style.
Il est fier et propre, et en même temps nonchalant. C'est très curieux. Une classe indiscutable. C'est cela qui te met au pied du mur. Sa posture emprunte à l'Empereur toute sa noblesse et évoque un quelque chose de sagesse et de vertu, mais son visage te crache à la gueule, car il y a encore ce regard embusqué qui t'épie, guette ta souffrance, et semble attendre le moment où tu vas vaciller. Voilà ce qu'il est : discipliné mais impitoyable. Fanatique.
Le voilà qui bouge. Il plonge sa main dans sa poche et tire un paquet de cigarettes. De loin, tu reconnais la marque et constate qu'il est originaire de Norwen. Une bonne surprise, dans la mesure où ton imagination t'influençait à croire qu'il appartenait à la noblesse de Xantu, car ses yeux ont quelque chose de familier avec celui de ces fauves du désert. Ses iris colorées d'un jaune félin lui donnent un regard prédateur semblable aux leurs, ce regard noble qui guette, épie, traque, patiente et assassine lentement la proie qui a été choisie. Il trompe donc facilement. Tu te sens insulté. Il joue au prince, mais en fait, c'est un imposteur. Un de ces païens de Norwen, un de ces ignares qui ne croient plus en rien.
Un sourire déchire son visage, et voilà la malice qui grave au couteau la litanie du forban sur ce faciès d'enfant.
Tout à coup, ce n'est plus le même homme. Il garde la clope au bec, te fixe toujours avec ces yeux de barbare, et son physique de bête de foire se dévoile à mesure qu'il retrousse ses manches. Tu constates, aux traces bleutées et nécrosées qui pullulent sur son bras gauche, que c'est un gangréné, un pestiféré, un maudit, un de ceux de la tourbe que les cristaux ont décidé de noyer dans la maladie. Ce n'est pas un prince, ni un faucon. C'est un chien maigre, un affamé, un rebut. Un vagabond sans foi ni loi, un rebelle, un de ces ensorcelés de la bohème qui jouissent de la misère du peuple. Il pue la magouille, la drogue, le vice, la souillure, la fréquentation des malfrats, la saleté des taudis, la vie du pauvre, la maladie sexuelle et le non repentir de l'escroc. Il est contaminé par le Mal.
Mais il est trop tard. Il pointe déjà son calibre sur toi.


Traits de caractère:

La toute première chose qui caractérise la psychologie d'Azarius, c'est cette soif de vertige qui en fait un aventurier chevronné. S'il est angoissé à l'idée de mourir ou d'être occupé tout entier par la Marque, il n'en demeure pas moins attiré par le péril, le danger, la sueur froide. Ainsi peut-on prétendre qu'il est contradiction avec lui-même, puisque ce qui le tracasse le stimule en même temps, et il est incapable de se défaire de ses pulsions prédatrices. Inévitablement, son esprit est souvent en proie au doute, à la réflexion, à la remise en question. Il est instable, troublé, flou, incohérent. La Marque n'arrange pas la chose, puisqu'elle le harcèle de visions dégradantes où des monstres "pestiférés", comme lui, se torturent et agonisent, complètement dévorés par l'Engeance. Il s'agît d'un jeu sadique où la victime contaminée se confronte à son destin funeste, consumée par le poison. Outre ce phénomène visionnaire, sa maladie le tiraille absolument et provoque parfois des malaises, des nausées et autres effets secondaires inconvenants. Azarius mesure très bien, dès lors, l'importance de se débarrasser de toute trace de l'Engeance.
Malgré ces doutes et tracas, Azarius n'en possède pas moins un mental en acier trempé. Une personnalité forte et un caractère obstiné le rendent opiniâtre, têtu, perfectionniste, coriace. Visiblement, ce n'est pas toujours le plus enthousiaste des compagnons, et c'est l'une des raisons pour lesquels il voyage généralement seul, bien qu'il n'hésite pas à coopérer, notamment pour venir à bout de créatures beaucoup plus puissantes que lui. Sans ce caractère fanatique, il serait d'ailleurs dans un très mauvais état, puisque son don exige qu'il se brise parfois un os pour se le remettre en place. Chose dont il est capable, ce qui prouve toute la force de son caractère.
Par ailleurs, Azarius est un vrai conquérant dans l'âme : qu'il s'agisse de soumettre une créature, de s'emparer d'un coeur ou de s'asseoir sur le plus haut trône, le blond est avare et rêve de toujours plus. Un aspect de sa psychologie qui lui a permis d'être considéré comme un héros... avant de finir peut-être roi un jour.



Ta réputation:
Au milieu de la salle, une fontaine inonde un bassin par des jets d'eau en courbe, distribuant la précieuse sur plusieurs étages d'un aquarium plein de vie, dans lequel des poissons colorés virevoltent en suivant le courant, empruntent des tunnels pour rejoindre d'autres étages ou vont plonger dans les plus grandes réserves situées sous le verre qui compose le sol. La pièce est ainsi faite : les hommes marchant sur un double vitrage surplombent une réserve aquatique que l'on peut voir en baissant les yeux. Des poissons tropicaux, importés directement de Playa Del Sol, mènent ici leur vie confortable, distribuent des couleurs captives et font jaillir un arc-en-ciel sous le pied.
J'en croise encore un qui pose sa main sur mon épaule. Je sens à la douceur qu'il met dans le geste que celui-là ne s'est jamais battu. Il me sourit d'ailleurs d'un air trop brave pour connaître la guerre. Les bagues dorées qui décorent ses doigts fins et précieux expriment toute sa noblesse, et ses manières trahissent aussi sa position. Il est bien coiffé, son teint est propre. Il porte un costume très chic, empruntant la couleur du cuivre. Pour autant, il n'est pas difficile de savoir que cet inconnu appartient à la haute bourgeoisie : tous ceux qui sont ici appartiennent à la même classe sociale.

Il me félicite. Il évoque mon surnom, le "Héros de Winthering", et débute une éloge. Je ne connais pas cet homme, et voilà qu'il me présente à moi-même. C'est le théâtre ridicule de tous ceux qui pulullent dans cette pièce. Ils racontent mes batailles en déguisant la prouesse sous des vers choisis, récités ou improvisés, qui m'habillent de manière plus somptueuse que je ne le suis réellement. Ces mêmes mensonges décorent l'animal que je tranche avec une horreur soutenue, vantant ses méfaits et la menace qu'il représente, son hostilité et ses manières de prédateurs. Ils lui donnent des dents plus longues, des griffes plus acérées, des muscles plus saillants, une charpente plus colossale. Puis ils font de moi le titan qui lui brise les pattes, lui fend la mâchoire et lui déchire le ventre. S'ils savaient. Si seulement ils savaient ce que c'est réellement.

S'ils savaient que je ne soulève ni volcan ni montagne, que je ne dispute pas la gueule des dragons d'une poigne herculéenne, que je ne crache pas de flammes et ne rugis pas plus fort que le lion. S'ils savaient que je suis parfois dévoré vivant, et que je gis plusieurs heures dans l'estomac d'une antique créature avant de pouvoir en sortir en l'éventrant, et qu'il m'arrive aussi de fuir,  impuissant ; et que j'ai parfois peur, que je sors vainqueur en titubant, que j'ai l'haleine courte, que je plie de douleur chaque fois que je guéris. S'ils savaient combien l'idée de mourir me hante et me terrorise, combien je profite de ma réputation pour m'emparer des coeurs candides, combien d'hommes j'ai regardé mourir en étant incapable de les secourir. S'ils savaient tout des héros, plus personne ne féliciterait personne. Le peuple serait épouvanté en réalisant toute l'étendue de notre faiblesse. Un homme reste un homme, rien de plus. Il leur faut néanmoins des héros pour pouvoir chanter nos louanges. Chanter permet d'oublier la menace qui pèse sur chacun d'entre nous. C'est une bonne chose.

La vérité, certains la connaissent. Ils me surnomment le "Héros de Shreim", surnom ironique, et me voient comme celui qui a été mordu par l'Engeance, et qui cache un mal bien mystérieux. Eux savent que je suis bien moins prestigieux que les gens veulent le croire, que je suis comme les autres, et même un peu plus faible en ce moment, mais d'aucun n'oserait prononcer la vérité sur la marque bleuâtre que je porte au bras gauche. Tous sont tenus de garder cette affaire au secret, sur décret du président Alstein en personne, et de la Valkyrie Corportation à travers lui. La politique actuelle veut des héros. Pas des pestiférés agonisant. Quand bien même, ceux qui disposent d'informations plus vraies que celles qu'on laisse à la tourbe, la masse, la foule, aux ignares grégaires qui croient en nous ; ceux-là, les autres combattants, les vaillants, les guerriers, savent que je profite d'un succès mérité, certes, mais qui ne devrait pas me procurer autant de privilèges. Certains m'en veulent, d'autres me félicitent. Mais tous demeurent, quoiqu'ils en pensent, mes camarades.


it's your story


Celui-là ressemble à un serpent géant, avec deux canines comme des défenses de sanglier, et il gesticule sans cesse, se lovant sur lui-même, sifflant et poussant parfois quelques cris stridents, et puis se retournant encore et encore, se figeant pour endurer le malheur, et puis reprenant sa valse macabre, chantant l'agonie avec son corps en ficelle et contemplant au fond du gouffre le splendide de la torture. Est-ce chose merveilleuse ou hideuse que ce monstre, cette aberration du monde trouble et maudit, qui se cramponne à la vie dans des phrases d'orchestre tonitruantes ? Quand il se crispe, voilà que le murmure de ce serpent torturé ressemble à une minute de silence, et c'est son corps tout entier qui instrumentalise une sorte de symphonie macabre et l'instant figé où plus aucun son n'est produit, point d'orgue de la mélodie de l'engeance, semble être une ode à la beauté du lyrisme funéraire.
A regarder de plus près ce corps en chanson, on distingue une chose légère, subtile, et pourtant fondamentale. La marque bleue, glissant tout au long de ses écailles dorsales, gangrenant sa chair et sa raison d'être ; cette marque qui l'assène, l'accable, le soumet. Ce monstre est maudit. Comme moi.
Nous sommes tous fils de l'engeance, mais sont-ils pour autant mes frères ?

Le fil de ma vie était pourtant bien tissé et promettait le plus beau destin sur la plus haute montagne de plénitude.

D'autant que je me souvienne, j'ai toujours eu de l'attirance pour les choses de la nature. Norwen la Froide, comme on dit, n'est pourtant pas un lieu idéal pour apprendre à contempler le décors ou pour observer le comportement de la faune et de la flore, tant les deux peuvent se faire rares parfois ; néanmoins je n'ai pas souvenir d'avoir eu un jour de quelconque insatisfaction à partir en vadrouille. Si le gros de ma culture relève de l'autodidacte, je dois quand même reconnaître que les fondamentaux m'ont été transmis par mon oncle, Altius, un scientifique reconnu pour ses escapades et quelques trouvailles dont il était plus que fier. Quand ses missions n'étaient pas trop longues et périlleuses, il lui arrivait de me prendre sous son aile pour me faire "sortir du bocal", comme il aimait à répéter. Je suis heureux de l'attention toute particulière que mon oncle a accordé à mon éducation, car je dois bien admettre une chose : ceux qui m'ont mis au monde n'ont probablement pas mesuré l'ampleur et le travail requis pour élever un enfant, et je garde le goût amère d'une enfance inachevée, que seul le frère de mon père a su peindre avec la couleur de l'épanouissement.

Comme je le disais, mon oncle me sortait du cocon familial dès qu'il en avait la possibilité. Il avait toujours le même sourire quand il m'annonçait la nouvelle, et toujours la même mine sérieuse, volontaire et gouvernante de ces hommes des hautes sphères pour convaincre ma mère de me laisser partir. Tout le monde sait par coeur combien de dangers rôdent dans notre région, et combien il peut être anodin de tomber dans une embuscade avant d'être déchiqueté par des chimères. Ma mère, si elle n'était pas assez expressive et charismatique pour être une bonne mère, n'en demeurait pas moins assez intelligente pour comprendre la menace colossale et écrasante qui pesait sur une charpente aussi candide et fragile que la mienne, à une période critique où j'apprenais encore à lire et compter. Pourtant, mon oncle réussissait toujours à imposer son caprice. Cette technique politique et désarmante qui lui permettait de séduire et de convaincre sans faille a toujours été splendide à mes yeux. Inévitablement, je la reproduis avec le plus grand soin, n'atteignant peut-être pas son galon, mais réussissant tout du moins à avoir une allure correcte.

D'autres souvenirs foisonnent encore en moi, au milieu des images morbides qui hantent mon âme. Lorsque j'étais encore dans la fleur de l'âge, lors d'une escapade, j'ai le souvenir que nous avons rencontré une sorte de scolopendre géant dont la peau carapacée était couverte de reflets émeraudes, et dont les pattes fourmillaient sur les parois rocheuses à une allure de train. Nous étions en période estivale et la chaleur nous fustigeait, répandant ses rayons dévastateur sur notre carcasse en nage. La créature avoisinait les quatre mètres et ses mandibules étaient aussi grandes que mes bras. C'est la première fois que j'ai rencontré l'une de ces bêtes assez terrifiantes pour qu'on en parle que dans les livres d'adultes. Et c'est notre escorteur qui nous en débarrassa ; et j'ai vu dans l'âpre duel qu'il livra quelque chose d'épique qui m'a marqué à jamais. Dès que l'escorteur eut sorti son sabre, j'ai compris dans la foulée que mon destin serait semblable au sien. Le voir voltiger avec une gymnastique prodigieuse et découper, sans qu'elle puisse riposter, cette bête en petits morceaux ; le voir bousculer sans crainte la gueule immense de cet insecte carnivore et prédateur, rompu à dégoupiller les têtes humaines, et lui nuire sans encombres ; enfin, le voir planter sa lame dans le crâne de l'ennemi, tout cela me combla.
De toute évidence, je me suis très tôt intéressé à la monstruosité. Je crois que depuis le départ, je veux dire depuis mes plus jeunes jours, je suis attiré par ce qui me tracasse, par ce qui crée le vertige, l'incertitude, la sensation forte, la sueur froide. Les monstres sont de ces produits de la nature que l'homme doit redouter, et je trouve formidable de pouvoir côtoyer ce qui nous dépasse. Aussi, prétendre à terrasser ce que l'on sait plus grand que soi, voilà qui donne du prestige et remplit bien la vie. C'est un idéal, une sublimation. Je veux mourir en ayant vécu toute l'intensité de mon existence. Je l'ai toujours voulu.

J'ai bien entendu suivi une formation en conséquence, au grand dam de mes parents qui me destinaient à une carrière politique. C'est d'ailleurs là, le grand paradoxe de ma vie et la contradiction qui me pèsera tout au long de mes jours : je suis sur un désaccord parfait entre une destinée choisie, individualiste et émancipée, et une autre, une destinée "logique", déterminée par mes origines sociales aisées et le schème parental. Parallèlement, je suis entre deux mondes, puisque je côtoie d'honnêtes gens, pieux, misérables, sobres, et des dandys, des dames de haute cour, des nobles, des bourgeois, toute la clique des gentilhommes. Les diplômes pour les chasseurs ne sont pas réputés pour avoir un public distingué : au contraire, ce sont souvent les imbéciles qui y sont assignés. Le niveau intellectuel exigible est tellement bas que cette filière est souvent la voie de garage pour les ignares qui ne vivent que d'un instinct prédateur. Il est certes d'autres chasseurs comme moi, plus éveillés d'esprit et issus de familles prospères, mais nos cas se font rares. Le Certificat d'Aptitude à la Chasse aux Monstres (CACM) ne forme que de la chair à canon et distribue aux gueules de ces créatures des tas de viandes inaptes à établir des stratégies gagnantes.

Naturellement, comme dans tout milieu ignorant qui se respecte, je me suis souvent battu. Dans ma formation, personne ne brillait par sa sagesse : chacun devait montrer sa force et on préférait, aux subtiles métaphores filées, les bonnes grosses mandales dans les bonnes gueules de trisomiques que nous avions. Parfois, la simple présence d'une fille aux courbes aguicheuses pouvait provoquer une telle hystérie que nous partions en bagarre générale. J'étais rarement vainqueur, même si j'étais des plus coriaces. Dans cet univers de violences chroniques, je me suis endurci au point que je ne crains plus d'affronter quiconque. A croire que cet exercice faisait partie intégrante de la formation. Notre maître chasseur, à ce propos, excellait dans le coup de sabot tordu pour redresser les récalcitrants.

Tout à coup, j'en vois une autre. La croupe d'un lion, les dents d'une louve et la tête d'un cerf, dont les bois luisent comme un cristal azuréen. Son regard transperce ma chair et me déchire le cœur, si bien que mes jambes vacillent et c'est finalement tout mon corps qui chancelle. Quelle est cette étrange créature qu'aucun n'a jamais vu ?
Je la vois se dévorant les pattes, croquant l'os tibiale comme s'il fallait rompre des dents une barre d'acier. La bête gémit et grogne. Elle arrache son pelage, si bien que sa mâchoire se remplit de son propre sang. La voilà qui se tortille, toute excitée, incapable de contrôler sa frénésie. Elle lance un rugissement qui fait trembler le monde, et tout se crispe. Et puis elle se fige tout à coup, exténuée, jetant un regard féroce au ciel. Ses yeux sont injectés de haine et de folie, et nul ne sait quoi dire de ses iris enflammées, tant elles se consument.

Cauchemars, cauchemars ! Jamais ne cessez votre neige, jamais ne cessez votre froid. Toujours me glacez, et sous les flocons brûlant, vous m'incendiez aussi. Qui suis-je ? Que fais-je ? Où vais-je ? Voilà que sur mon esprit la brume se jette, dévore la matière grise, sectionne la substance du brio et enflamme l'instinct. L'instinct, le voici, terrible tempête, soulevant les pulsions prédatrices et détruisant tout de ma profondeur d'esprit. L'intelligence est morte, place à la Bête. Tuer, manger, survivre, voilà tout ce qui résonne. Cauchemars, cauchemars, cauchemars ! L'Engeance fait son chemin et me ronge le bras. Voilà que le membre se dresse, souverain, exaltant, et menace de m'étrangler. Résiste, ô toi, ô ma conscience d'être, ma cause, ma flamme. N'éteins jamais ta lumière sur ce bras ténébreux !

Qu'elle était épouvantable, cette créature, quand elle a ôté la pureté de mon corps. Sur ma peau lisse et claire, sur mon teint prospère, sur mes muscles vivants, elle a mordu. Ma mémoire tortionnaire me rappelle sans cesse le supplice, douze couteaux s'enfonçant dans mon biceps, douze lames bien droites et lacérantes, s'enfonçant d'un coup sec et douloureux dans mes veines, mon sang, ma chair. Ma main en convulse encore. La morsure répand son mal, l'Engeance fait sa trotte. Elle me maudit, m'empoisonne, me gangrène. Voilà le membre plongé dans un marasme diabolique, condamné à la peste bleue, souillé. Visiblement, c'est grâce à mon don que je puis demeurer moi-même, presque intègre, presque normal. Mon bras se régénère sans cesse, assez pour que la marque stagne et ne conquiert pas tout mon corps. Mais crains le jour, Azarius, où l'affront te laissera gisant, et où le don que tu as laissera à la marque tous tes territoires vides, et sans défense tu te transformeras en démon.

Elle avait le regard rouge et noir, les yeux injectés de sang, le museau salivant et les crocs dépassant des babines. Elle grognait, contractant une gorge musclée et dont le timbre était glaçant, affamée, prête à se jeter sur n'importe qui. Sa gueule était celle d'un fauve, et sous une crinière enflammée, deux cornes pointaient vers l'ennemi. En l'occurrence moi. Elle se déplaçait à quatre pattes et son corps, dont le pelage court qu'un bleu obscur et morbide colorait, comme s'il s'agissait d'un cadavre asphyxié, laissait voir des muscles épais, semblables à ceux d'un lion, tout en étant bien plus grand que lui. Assez pour me dépasser d'au moins trois têtes. Deux grandes ailes noirs, comme celles des chauves-souris, se dressait au milieu d'un dos où proliféraient de longues épines verdâtres. Elle bougeait à raz-le-sol, comme si elle serpentait, et elle exhibait au-dessus d'elle une queue fine qui se terminait en pique. C'est cette première qui m'assiégea. Une trajectoire directe, sans sommation, précise et résolue à achever le duel d'un seul coup. Je parviens à l'esquiver d'un pas de côté, puis je tire deux fois. Une balle est emportée par le vent, l'autre se loge dans le sommet d'une jambe avant. La bête râle une fois, et la voilà qui bondit. Je réplique d'une roulade pour me mettre hors d'atteinte, mais elle bifurque et me renverse de la croupe avec une violence inouïe. Le choc me fracasse deux côtes et me flanque à terre. Je tente de me redresser et me protège in extremis d'une mâchoire plein de crocs qui referme sa gueule sanglante sur mon bras, au lieu d'avoir mon crâne. Je suis surpris que cette gueule immense ne m'ait pas arraché le membre. Un liquide ténébreux semble cependant se répandre dans mon sang. Je pousse un cri de douleur, recharge, tire une balle dans le cou. Le monstre ouvre la gueule pour hurler et se retire, saute en arrière et adopte une position défensive, toussotant, crachant de l'hémoglobine, tentant de retrouver son souffle. Je m'empare d'un couteau et, oubliant mon bras qui me lance en se régénérant, déclenche la foulée pour rattraper le fuyard. Voilà que sa queue revient, par surprise, et je suis trop lent. J'ai négligé la pique. En pleine gorge, là, impitoyable, bien présente, bien fixée dans la trachée. Mon gun tombe. Mon couteau tombe. Mes bras tombent. Mes jambes se dérobent, et me voici suspendu au bout de la queue, accroché à elle, presque sans vie. Mon regard se trouble. Soudain, la pique s'enlève. J'entends un battement d'aile. Je m'effondre, immobile, agonisant.

Depuis la maladie se répand toujours depuis la cicatrice des crocs de l'Engeance. Le héros de Shreim est né. Ce n'est pas celui de Winthering. Celui de Shreim est malade. Celui de Winthering est resplendissant.

Azarius, le héros de Winthering, travaillait pour la Valkyrie Corporation. Sa mission consistait à éliminer des monstres qui pouvaient parfois poser problème pour les installations et la prospérité de l'entreprise. Nous étions en quelque sorte des nettoyeurs, et nous faisions la place pour l'industrie, celle-là même qui nous équipait. Les deux calibres que je porte sont issus de cette fabrication. Les couteaux aussi. Je fumais déjà à l'époque, mais c'était bien moins utile que maintenant. Jadis, je n'avais presque aucun tracas. Nous n'achevions que du menu fretin, et nous n'avions nulle angoisse à faire face à ces insectes. Aujourd'hui, c'est autre chose.

J'ai hérité de mon titre il y a de cela plusieurs mois, lors d'une bataille de grande ampleur. La ville avait été assiégée par toute une foule de créatures volantes, semblables à des harpies pour certaines, à des tigres ailés pour d'autres.
Tous les habitants ont pris les armes, et les chasseurs de monstres se sont retrouvés en première ligne. Parmi eux, j'étais le plus en avant, certainement le plus volontaire. Il faut dire que mon attirail se prêtait à merveille à la situation, puisque les guns sont l'arme la plus redoutable et la plus précise pour abattre des créatures volantes. Nous avons mené, ces créatures hostiles et moi, une chorégraphie dantesque et tourbillonnante dont les acteurs étaient tous emportés par la frénésie du spectacle. Les balles ont fusé de toutes parts, les coups de pieds, les coups de poings, les couteaux ont tranché net dans le lard, et je ne craignais rien de leurs griffes, tant j'étais protégé par mon don. Je fus si prodigieux et efficace ce jour-là que les rapaces se décidèrent à fondre sur moi à plusieurs, me lacérant le corps de toutes parts mais se retrouvant uns à uns démunis, les ailes trouées, les gorges tailladées, les abdomens éventrés. Impuissants, ils décidèrent de m'emporter dans les cieux, me privant de mes appuis, espérant me faire chuter. Je parvins à me défaire assez vite de la prise pour ne pas me retrouver à terre avec les deux jambes brisées, et je repris la besogne. Puis nous organisâmes une formidable contre-attaque, balayant les assaillants avec une force colossale, et les créatures finirent par rebrousser chemin. Nul ne sait ce qui les poussa à venir, ni même quels étaient leur objectif véritable. Nous fûmes affligés de nombreuses pertes, et dans l'histoire j'ai perdu d'autres camarades encore. Mais je fus tout de même acclamé comme l'un des héros de la ville.

Par la suite, on me confia des missions plus périlleuses et spéciales. Ma fonction s'orienta davantage sur des missions de traques et de captures, et non plus seulement sur des sites défensifs. Mon statut prit une hauteur incroyable, tant on chanta mes louanges pour donner au peuple le courage d'affronter toutes les crises. Désormais, certains véhicules de la Valkyrie Corporation affichent mon portrait, comme si j'étais un grand politicien, un président, et je suis chargé d'apporter des témoignages dans les écoles et, plus spécifiquement, dans les centres de formations pour les métiers liés au combat.
Seulement, du temps que je suis maudit, je crains de ne pas mériter ma chance. La Marque m'affaiblit et me consume. J'ai donc fait une promesse : celle de me débarrasser du sortilège, et de ne profiter de ma gloire que lorsque je serais purifié. La hiérarchie de la Valkyrie Corporation est au courant de mon problème, bien entendu, et me soutient dans ma démarche. Perdre une pointure comme moi serait un lourd tribut à payer pour l'entreprise. Mais elle ne peut se permettre d'employer d'autres membres à la réalisation de ma quête. Le responsable de la section Sécurité a été très clair à ce sujet :

"Vous demeurez au service de la Valkyrie Corporation, mais vous travaillerez seul. Votre tâche consiste désormais à traquer des créatures sur tout le continent et à recueillir des informations sur leur mode de vie, leur comportement vis-à-vis de l'homme et leurs caractéristiques offensives et défensives. Vous bénéficierez d'une carte professionnelle vous procurant un laisser-passer sur tous les territoires que vous voudrez, à condition que nous soyons en bons termes. Vous êtes libre de vous associer à différents protagoniste, dans la mesure où cela profite à l'entreprise. Vous serez équipé d'un véhicule à deux roues, d'une radio connectée au QG et d'un sac de voyage, ainsi que des armes de votre choix parmi les stocks de la V.C. Nous nous réservons le droit de vous mobiliser sur tous types de missions concernant votre périmètre. Bon voyage, et revenez-nous en pleine forme."


beautiful member

Ton pseudo ? -
Ton âge baby ? Twenty four years old sir.
Fille ou garçon ? Mâle.
Comment as-tu découvert ce monde de fous ? Information syndicale.
Vanille ou chocolat ? Saucisson.
Un avis sur le design, le contexte ? Mon esprit pointilleux mettrait juste des majuscules aux différents titres et catégories du forum sur la page principale. Outre ça rien à dire, c'est beau, simple et lumineux, beau travail !

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Ilgarde
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MessageSujet: Re: Azarius [prédefini] - Terminé   Azarius [prédefini] - Terminé EmptySam 11 Juil - 20:16


Welcome & bienvenue !

Bien que le titre l'indique, nous te souhaitons la bienvenue sur les terres d'Orr ! Le danger sévit partout mais nous savons que tu t'en sortiras !

Qu'il a la classe ce Héros ! Ta fiche me ravit, c'est exactement ce que j'attendais de ce prédéfini, surtout que tu as su te l'approprier totalement. J'ai adoré, vraiment ! J'ai lu l'histoire d'une seule traite, ton style est très agréable à lire et Azarius a la classe, il faut bien l'avouer... bon c'est pas énormément constructif tout ça, mais je ne vois pas beaucoup de choses à redire. J'ai hâte de voir ce qu'il va faire. J'ai énormément apprécié que tu intègres la Valkyrie dans ton histoire aussi. Enfin bref, tu as compris, je vais m'arrêter là ! Bon jeu parmi nous ! ♥

Tu peux dès à présent arpenter les différentes nations. Il te faut bien penser à recenser ton avatar mais aussi créer ta fiche de liens ! Pour bien débuter ton aventure, tu peux demander des liens ou bien lancer une recherche d'un Rp. A ta guise.

Que la joie et la bonne humeur t'accompagnent. ♥
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Ilgarde
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MessageSujet: Re: Azarius [prédefini] - Terminé   Azarius [prédefini] - Terminé EmptySam 11 Juil - 20:23


Bienvenue !

Ton avatar a beaucoup de classe ! <3
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MessageSujet: Re: Azarius [prédefini] - Terminé   Azarius [prédefini] - Terminé EmptySam 11 Juil - 20:47

Bienvenue collègue Chasseur !
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MessageSujet: Re: Azarius [prédefini] - Terminé   Azarius [prédefini] - Terminé EmptySam 11 Juil - 22:34

Merci pour l'accueil ! :)
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MessageSujet: Re: Azarius [prédefini] - Terminé   Azarius [prédefini] - Terminé EmptyMar 14 Juil - 1:26

OOOH, Un nouvel habitant de Norwen ! *w*
Bienvenue parmi nous !
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MessageSujet: Re: Azarius [prédefini] - Terminé   Azarius [prédefini] - Terminé EmptyVen 17 Juil - 15:53

Norwen encore oh mon dieu mais je vous aime tous ♥
BIENVENUUUE ET MERCI DE TON INSCRIPTION AHH H HH H
Bon en tout cas j'aime vraiment beaucoup ton perso, ça va être intéressant \o/ ! Va falloir se faire un petit lien mon cher monsieur ♥
J'espère que tu te plaira iciiiiii ahh :D
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MessageSujet: Re: Azarius [prédefini] - Terminé   Azarius [prédefini] - Terminé Empty

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