Traits de caractère:
Toxique. Drassyr possède cette personnalité toxique pour autrui et pour lui-même. Lorsque l’on parle de garde du corps, on s’imagine un grand costaud, Drassyr en est l’opposé. Tout en finesse, en douceur, en politesse, et en sournoiserie. Oui, Drassyr est toxique, c’est un homme espiègle, qui ne possède pas la meilleure des réputations, cette dernière est faussée certainement sur quelques points, mais il s’en amuse. Oui, espiègle.

Drassyr, c’est le garçon égoïste et possessif, qui souhaite tout avoir, en particulier ce qui lui est impossible à obtenir. Il n’est que délicatesse et douceur, cependant sous ce masque de candeur non feinte, c’est un homme terriblement charmeur, qui sait jouer avec les émotions pour créer de la dépendance envers lui. Puis, il s’enfuit, et on le maudit, lorsqu’on ne croit pas que c’est notre faute. Drassyr n’est pas un génie, néanmoins, il est empathique, une empathie qui lui permet de comprendre et d’analyser les humeurs de chacun, les caractères pour mieux effleurer là où il faut effleurer, et pincer là où il ne faut pas pincer, et parfois même révéler quelques mensonges. Oui, il en devient un séduisant observateur, qui patiente pour l'apogée de l'amusement.

C’est un joueur, le genre qui s’attache facilement, car s’il charme pour obtenir, il s’attache, et Drassyr n’aime pas s’attacher. Il part du principe qu’il est condamné, et que partir en laissant derrière lui des personnes qu’il aime est une mauvaise idée ; il éprouverait des remords, il hésiterait et Drassyr ne doit pas hésiter. Alors, Drassyr est tout en contrôle, en rêverie, en un voile épais qui le sépare du monde. Il s’amuse, en portant des gants, et s‘enfuit de peur quand il les sent se déliter, non, Drassyr s’interdit d’aimer plus que nécessaire. Alors, dès qu'il s'attache, il blesse la personne, en étant infidèle, ou hypocrite, coureur d'autres jupons, plus mauvais qu'à l'usuel, juste pour la faire fuir, c'est un auto-destructeur. Ainsi, pas de sensiblerie, pas de sensiblerie, aucune raison de réduire sa fréquence d’activation de don, la protection de la présidente. Peut-être est-ce cela qui le fait passer pour un monstre froid et indélicat. Drassyr ne réagit pas, devant le sang, la peine d’autrui, les hurlements et la souffrance, il ne réagit pas car il fait en sorte de taire ses émotions. Il est plus efficace ainsi, le Joker, plus efficace pour sa Reine.

Parlons de cette dernière. Drassyr l’admire, car s’il est une personne charismatique, il reste un insecte attiré par la lumière. Et Drassyr admire une lumière en particulier, celle de sa présidente. Elle, courageuse, impressionnante, qui pense à son peuple avant elle, il ne cesse de le dire, de le susurrer quand on lui pose la question. Il se sent comme l’ombre de cette lumière. Drassyr peut prononcer des propos invraisemblables, sans rapport avec la conversation tenue, néanmoins, sa présidente est un tout autre sujet. On parle d’amour malsain, il ne dira pas le contraire, sans pour autant rendre véritable la supposition. Drassyr protège ses arrières, ses avants et ses côtés, il observe ses mouvements, ses actions avec une fascination amusée dans ses iris. Oui, une lumière dans un monde de noir et blanc, qu‘il protègera d‘une férocité froide et voluptueuse.

Drassyr ne cherche pas à mentir, il ne ment pas, sauf par omission. Il faut juste lui poser les bonnes questions, et même ainsi, il réussit à serpenter entre fausseté et vérité, à ne rien avouer, à rester mystérieux. C’est pourquoi on se méfie un peu de lui, on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Le portrait que l’on dépeint est souvent parsemé de folie, pour Drassyr. Ce qui vaut son surnom de Joker, en partie. Pourtant, Drassyr n’est pas un de ces fous là, il est instable, il est humain, il a ses défauts comme ses qualités, c’est pourquoi il faut d’autant plus s’en méfier, car Drassyr adore défier sa propre humanité.

Ton physique:
A vrai dire, Drassyr n’est pas fait pour être discret. Le Joker se remarque de loin, par son look, par sa peau, par ses yeux. On connaît son identité, certes pour son rang, mais surtout pour son physique grandiloquent.

Drassyr n’est pas plus grand qu’un autre, faisant 1m82, tout au plus, pour un poids toujours en déroute. Il paraît bien frêle, peu costaud, presque fragile, et il se sert de cet effet pour surprendre ses adversaires. Car Drassyr, n’est pas hésitant dans ses gestes, ni brutal, il est agile, il est doux, d’une douceur macabre. Ses déplacements sont félins lorsqu’ils ne sont pas animés d’une certaine fatigue qui lui est coutumière. Cependant, si on le regarde de plus près, on pourrait presque le voir trembler, cela se remarquerait, qu’il a une mauvaise santé, qu’il est condamné.

Il possède une peau diaphane, parcourue d’une encre noire mise en valeur. Des tatouages, certainement ce que l’on remarque au premier regard : son corps recouvert de tatouages. Il s’agit de son don, alors il ne cesse de se faire tatouer, il dessine lui-même ses tatouages, afin de les rendre les plus efficaces possible. On pourrait tous les décrire, mais on parlera plus d’arabesques, de formes aussi bien cursives qu’angulaires, symétriques que circulaires, des animaux comme d'étranges objets. Des écritures autour de son cou, d’autres sur ses mains et même sur ses doigts. Son corps entier en est recouvert, mais personne n’a vu celui de son dos, celui qui serpente autour de son tronc ; un dragon enfonçant ses griffes et ses crocs dans son poitrail.

Et puis, il y a sa coupe de cheveux, d’un noir de geai aux reflets violets, avec un côté rasé, l’autre plus long descendant sur le côté de son visage et dans sa nuque. Ils encadrent en partie son faciès un tantinet androgyne, armé de lunettes noires pour cacher ses yeux sensibles à la lumière du jour. Ils sont d’un noir d’encre, ses pupilles flamboyantes, ils effraient lorsqu’ils ne créent pas une fascination malsaine. L’ennui, avec ses iris, c’est que Drasyr en devient secret. Il est difficile d’y voir transparaître ses émotions, alors, on se fit à son sourire. Ses joues sont quelque peu creuses, ses traits abrupts, et des piercings ornent sa lèvre inférieure, ses oreilles, son arcade sourcilière, et même sa langue.

Drassyr, il ne s’habille pas de couleurs flamboyantes, il reste dans des tons sombres, des nuances pourtant originales et des vêtements aussi mal fagotés que tapant dans l’œil. Au fond, on se demande bien quel est cet engin là, on se méfie, on fronce les sourcils, et étrangement, petit à petit, suavement, une fascination se met en place. Drassyr n’est pas beau, mais il est attirant, par son atypisme le rendant effrayant, par ce côté joueur dans sa gestuelle et ses sourires charmants.

Ta réputation:
« Penses-tu qu’il mourra de son mensonge ? ».

Drassyr souriait. On disait que lorsqu’il souriait, cela n’amenait rien de bon. Il avait cette réputation un peu effrayante, glaciale, d’homme instable derrière sa douceur apparente, qui sortait des paroles sans queue ni tête. C’était le truc avec Drassyr, on le sous-estimait, il semblait si fragile, si cassable… Pour mieux vous étrangler par derrière, d’un œil triste et rêveur. Il n’est jamais brutal, Drassyr, et il est réputé pour son travail d’orfèvre. Jamais un cheveu de la Présidente n’a été coupé, sous sa garde. On dit qu’il a même été entraîné pour ce poste, depuis sa tendre enfance, entraîner à tuer comme à enlever, comme à torturer, à protéger.

Mais on ne l’aime pas Drassyr, son physique fait peur, on le méprise par sa maladie, néanmoins on ne dit rien en face. Et l’on sait que mentir n’est pas une bonne idée, autant que l’entourlouper. Oui, il a cette réputation ; Drassyr ne peut être dupé, et il ne faut pas essayer. C’est un homme surprenant à ce qu’il paraît, trop atypique, trop détaché, comme si rien ne l’atteignait. Et pourtant, ce qui ressort par-dessus tout dans ce tableau bancal de sa personne, est cette rumeur : le Joker vouerait un amour malsain envers sa Reine.

Et il souriait de toutes ses dents.

« Parfois les mots ne sont que faussetés, venus pour nous faire nous entretuer. »

« Le passé en dirait plus sur l’homme, que l’homme lui-même. Amusant. »

Il souriait.

Drassyr, tu étiras un mince sourire, tu avais une idée derrière la tête, tu décidais de te taire. De ne rien dire, de ne rien raconter, de ne rien démentir. Drassyr, toutes les histoires sur ton compte se rejoignaient pour mieux s’éloigner, elles contenaient du faux comme du vrai. Tu préférais observer plutôt que de te justifier.

Quand une chose semble inconnue aux yeux du peuple, il la mystifie, il la craint, il recule. Tu étais arrogant, Drassyr, à penser cela ; moins tu en disais, plus tu devenais quelque chose d’extraordinaire et d’irraisonné, en lien avec l’imagination des autres, avec la crainte, avec le mépris. Tu n’ouvrais les lèvres pour conter tes souvenirs, ces derniers se créaient de toutes pièces de la bouche d’autres. Ô, tu souriais.

« On dit qu’il est né d’un monstre, qu’il a prit forme humaine pour s’amuser de notre espèce et se hisser au sommet de la chaîne alimentaire. En fait, il ne serait pas malade, il s’agit de ses attributs de monstre, et la Présidente a réussi à le dompter pour en faire son cerbère ! »

« On dit qu’il a été élevé par les hommes-lézards des marécages, et qu’il est tombé malade à force de se baigner dans les eaux polluées. En attendant, il a appris l’art de se dissimuler et de combattre à leurs côtés. »

« On dit qu’il est apparu à Ilgarde le jour où le cristal fut enterré, et qu’il serait son serviteur venu punir la femme qui a osé le cacher… »

« On dit qu’il cherche à se construire un harem des plus beaux et imprenables de ce monde. »

« On dit qu’il est l'ombre de la Présidente, qu'ayant assez de ne voir que son dos, il décida de prendre forme humaine pour rester à jamais à ses côtés. »

« On dit qu’il est tombé malade en voulant obtenir la capacité de réparer le cristal, et qu’il s’agit de la malédiction de ce dernier. »

« On dit qu’il était assassin, qu’il a tué sa femme enceinte sans remord. Alors pourquoi la présidente l’a pris sous son aile ? Est-elle folle ?! »

« On dit que son père, chef  de la garde d’Ilgarde il y a quelques années, le détestait tant qu’il plantait des aiguilles dans ses yeux, et le jetait dans la boue des bas-fonds pour chercher à l'y noyer. »

« On dit qu’il a aimé une enfant, et qu’il la fait empailler. »

« On dit qu’il n’a jamais tué un assaillant de la Présidente, et qu’il les garde dans les sous-sols pour les torturer, puis les mettre en scène en portraits macabres dans la ville. »

« On dit qu’il est tombé amoureux de la Prêtresse, et qu’en voulant la voir dans son plus simple apparat, elle lui jeta une malédiction, dès lors que son regard s’était posé sur elle. Depuis, il ne pourrait plus aimer, et personne ne pourrait l'aimer. »

« On dit qu’il est né des conflits boueux et puants des pays, qu’il est devenu l’allégorie de la pourriture souhaitant dévorer tout être pur. »

« On dit qu’il a aimé un jour, tant aimé qu’il en a perdu littéralement son cœur, l’offrant à un homme. Ce dernier aurait la capacité de lui ordonner, de le tuer comme de le faire vivre, tant que ce cœur était en sa possession, toujours battant. »

« On dit qu’il a été créé dans les abysses de Valkyrie Corp. »

« On dit que la nuit, il ne faut pas le regarder plus de dix secondes dans les yeux, ou bien il te poursuivra pour te tuer puis te manger. »

« On dit qu’il était barbare, et qu’en voyant la Présidente, il a été dompté, il a immédiatement aimé et s’est mis sous sa volonté. »

« On dit tant de choses sur Drassyr. On dit bien des choses. Ce sont les rumeurs, les chuchotements, sur un garçon étrange, que l’on pense de mauvaise augure. Drassyr n’est pas le meilleur des hommes, je le sais, il n’est pas non plus le pire. Il apprécie jouer avec les mots des autres, sans raconter les siens. Son livre restera à jamais scellé, à jamais souillé, abîmé et enfoui dans les méandres macabres de son crâne. Il est arrogant, Drassyr, je ne dirais pas le contraire. Néanmoins, il n’a jamais oublié le plus important : il est né de l’entrejambe d’une femme. »

La vieille dame étira un sourire mélancolique, ses yeux plein de malice. Toi, tu effleuras ses épaules de tes doigts, tu l’enlaças malgré le siège sur lequel elle était assise, et embrassa sa joue avec douceur. Elle savait de quoi elle parlait, cette femme, elle l’a toujours su, elle l’a toujours connu.

« Ne dévoile pas tout, Ma’, tu vas briser la magie. »